Batailles amères
Se déplacer dans la cité
avancer sur le goudron
les mouvements sont multiples
les murs longés
et aussi loin que la vision
nous transporte
vois le réel se transfigurer
de l'os où se trouvent les minéraux
qui sont aussi dans l'air et dans l'eau
jusqu'à la semence
et dans la tête où se fait la transcendance
les branches pleines de fleurs
l'herbe verte humide où se tâchent les beaux vêtements
où se déchirent les emballages
juste cet ensemble qui tourne autour de nous
pour peu que nous cessions de rester immobiles
et à qu'à notre tour
découvrions dans la circularité
l'immuabilité silencieuse
l'immuable répertorié
pour l'aimer
Et les notes de musique s'échappent comme des fleurs au vent.
Au loin il n'y a pas de loin sinon dans le près.
Les nuances se suivent ou se combinent
Et le piano délivre les sensuelles variations de la destinée.
Il existe les douceurs fermes,
un rythme et l'art de les lier
puis vient l'automne où beaucoup s'échappe sans revenir,
où un à un les instants nous quittent et où nous les regardons partir.
Et dans une suite d'intervalles
une série de notes divisées
une série de notes identiques
une série de notes en faible quantité
avant que les gouttes ne se répandent, transfiguration de nombreuses autres rosées qui ouvrent les journées de solitude pour les dépasser dans la symphonie partagée.
Dans cette grande cité les trajets sont jonchés de blocs d'apparences que l'on a sérié aussi pour n'avoir plus à s'en occuper et demeurer courtois dans l'indifférence. Alors les voies se promènent et des corps vont. Ils rentrent et sortent, et rentrent et sortent. Les rubans de douceur sur lesquels nous cheminons se déplient à travers les époques. Des époques paraît-il peu favorables à la raison mais la raison leur étant favorable puisque c'est la raison. Les pierres sont encore disposées dans une rectitude creusée de ciment, mélange de sables et des terres en les faisant se retenir.
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