L'ami

Ce matin fut le brouillard. Brouillard dans la tête, brouillard des convulsions. Je vois l'écran hanté. Tu es là sans l'être ou bien tu as toujours été. Tu es là et tu n'es plus là.

Nous avions bien désiré, et marchions des heures à parler des langues russes, italienne et de tant d'autres contrées. Nous étions gais sur les berges de ce quartier où trônaient des guinguettes et nos rires avec cette douceur dans le "marcher".

Nos déambulations tranquilles, nos réflexions amusées, les silences si grands et les tragédies qui nous hantaient; évidemment des souvenirs et tu savais que je ne suis pas dans le passé. Le pigeon vient sur le balcon au moment où je t'écris. Et je me rappelle les fruits, les pains et les conserves typiques dont nous nous régalions avec cette envie de dire, de mouvements et l'incompréhension. Notre orgueil, ton portrait de Socrate et mes airs grandiloquents. Tu ne peux te rappeler, ni me rappeler. Pour la vérité nous voulions être prêts. Un jour cette personne disait "quelle belle chemise". Nous regardions et observions. Délicatesse?  

Nous t'avons accueilli dans plusieurs maisons, et chaque passage était loin de tout, du temps, des conventions et proche de ces petits riens qui rendent la vie si belle, si énergique, même par les décontractions, même lorsque l'heure se fait pesante à cause du soleil dehors et dedans semblant fermer un sommeil du moment même, harassés de lenteur, préférée à la précipitation, loin de nous sauf lorsqu'il s'agissait de partir à l'aventure avec les autres, les mêmes, les différents, les semblables, les opposants, les amis, et tout ce que nos mouvements nous amènent à ressaisir. Mais que savions-nous, demandait-on sans cesse sinon de ne vouloir, ni croire, même si nous étions amoureux de quelqu'un ou de quelque chose plus fort que tout. Sauvage disais-tu aussi, besoin de savoir. Tu ne t'es pas trompé, et t'es vraiment déplacé par les transports parfois incompréhensibles par l'harnachement de mots mais si vrais par la présence. 

Histoire et histoires, nos grandes questions.



Adl


Défi Ghislaine n°151


Commentaires

  1. Un texte sommes toute assez philosophique Apolonie.
    Je l'ai relu plusieurs fois de fait........
    Scènes de vie, de souvenirs empreint d'un peu de nostalgie, de questions beaucoup
    J'aime !
    Merci beaucoup

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